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Investir et épargner

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Retour de l’inflation : petit guide pour y voir plus clair

Philippe est un grand amateur de plein air et les restrictions que les règles sanitaires ont imposées à l’été 2020 l’ont convaincu que l’achat et la conversion d’un van utilitaire allait réduire ses contraintes et lui permettre de continuer à voyager sans tracas. En prime, ce projet allait peut-être lui faire découvrir un talent caché de bricoleur!

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Ce que ce plan a plutôt mis en lumière, c’est la hausse marquée du prix de composantes essentielles pour mener ce rêve à terme. Dès lors, compte tenu de l’importance que cet investissement représente, il s’est retrouvé à analyser les causes de ces pressions inflationnistes et à se questionner sur le temps qu’elles allaient perdurer  : est-ce préférable d’attendre ou pas?

Pour plusieurs, la problématique d’érosion du pouvoir d’achat via des hausses répétées du prix des produits et services qu’ils consomment est un phénomène nouveau. En effet, la dernière fois où la variation annuelle moyenne de l’indice canadien des prix à la consommation a excédé significativement sa cible de 2 % remonte au début des années 90! Il est donc tout à fait normal de se demander s’il s’agit cette fois-ci du grand retour de l’inflation ou simplement d’une autre fluctuation passagère.

Comment mesure-t-on l’inflation?

L’indice des prix à la consommation (IPC) est utilisé afin d’estimer l’évolution du coût de la vie pour la majorité des Canadiens. Il se calcule en mesurant la variation de prix à travers le temps d’un « panier » fixe de biens et services tels que le logement, les aliments, le transport, les meubles, les vêtements, les loisirs et d’autres articles de la vie courante qui sont généralement achetés par les individus. Afin d’établir sa politique monétaire, une série de mesures différentes de l’inflation fondamentale est utilisée par la Banque du Canada afin de faire abstraction d’effets particuliers et de mieux se concentrer sur la tendance sous-jacente. L’IPC global demeure quant à lui couramment utilisé comme mesure générale de l’inflation.

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Transitoire ou persistante cette fois-ci?

La montée fulgurante du cours du pétrole brut de 2009 à 2011 et son incidence sur le coût de transport d’autres produits, comme les denrées, avaient contribué à une hausse de l’IPC global au-delà de sa cible et alimenté, au tournant de 2010, les craintes des investisseurs face à l’inflation. À l’époque, les autorités monétaires s’étaient montrées rassurantes en qualifiant celle-ci de transitoire et l’histoire leur a donné raison.

Aujourd’hui, les banquiers centraux tiennent à nouveau le même discours et considèrent le mouvement haussier comme temporaire. Selon eux, il serait largement lié à la récession « pandéconomique » que nous venons de connaître. Prévoir l’inflation demeure complexe, alors prenons le temps d’analyser chacun des facteurs qui supportent ou mettent en doute le discours des principales banques centrales du monde.

Effets liés à la pandémie

Il y a, sans contredit, de nombreux indices qui démontrent que l’accélération de l’inflation est le fruit de la pandémie mondiale qui a frappé et qui continue, dans une moindre mesure, à affecter le fonctionnement de l’économie. L’effet de base1 qu’a causé l’arrêt soudain de l’activité économique lors de la première vague a eu un impact. Le confinement a également contribué à la rareté de la main-d’œuvre au sein de certaines industries. Les mesures compensatoires prolongées, la réorientation de certains travailleurs ou leur départ hâtif à la retraite ont tous joué un rôle dans cette pénurie. La transition vers un mode de travail virtuel a révélé le manque de capacité de production de micropuces à l’échelle mondiale. La perte d’espace de transport aérien de marchandises via la réduction importante des vols de passagers ou le manque de conteneurs au niveau maritime ont chamboulé les chaînes d’approvisionnement. La question est donc : dans quelle mesure et à quel rythme les phénomènes inflationnistes provoqués par la pandémie pourront-ils se renverser?

Évolution des forces déflationnistes

Tel que mentionné d’entrée de jeu, il y a très longtemps qu’une inflation trop élevée a été un problème. En fait, depuis le jour où la Banque du Canada s’est dotée, en 1991, d’un cadre pour la cible et la maîtrise de l’inflation, ce sont plutôt les forces baissières qui ont meublé les conversations des économistes. Les causes de ces pressions sont connues, mais leur effet est-il toujours le même?

La technologie

Les avancées technologiques nous permettent de produire à moindre coût via des gains de productivité. Il en a toujours été ainsi, malgré que certaines périodes aient été plus riches en découvertes que d’autres. Même si l’on peut débattre de l’apport réel de certaines technologies sur notre productivité, elles demeurent collectivement encore et toujours, une force déflationniste.

La démographie

Le vieillissement de la population a longtemps été pointé du doigt comme une cause de désinflation. Une population vieillissante consomme de moins en moins, épargne davantage et n’exerce donc pas autant de pression à la hausse sur la demande et ultimement, sur les prix. Le Japon sert souvent d’exemple afin d’illustrer ce phénomène. Depuis qu’on la cite comme étant une cause déflationniste, la courbe démographique a continué d’évoluer et son effet pourrait aller en diminuant, entre autres en accentuant les pressions salariales liées au manque de main-d’œuvre.

La globalisation

Lorsque l’on pense à tous ces produits bon marché qui nous proviennent de Chine ou d’ailleurs, il est facile de comprendre que cette longue tendance à la mondialisation ait été un profond vecteur de déflation au cours des trente dernières années. Le vent semblait toutefois déjà tourner bien avant la pandémie : depuis la grande crise financière, les politiques nationalistes ont gagné en popularité et les statistiques signalent que la globalisation a atteint son point bascule, ce qu’illustre la place qu’occupe le commerce mondial dans le pourcentage du PIB.

Depuis la grande crise financière, les politiques nationalistes ont gagné en popularité et les statistiques signalent que la globalisation a atteint son point bascule, ce qu’illustre la place qu’occupe le commerce mondial dans le pourcentage du PIB.

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Apparition de nouvelles dynamiques

Au-delà du ralentissement de certaines forces structurelles déflationnistes, la nécessité ainsi que le désir collectif d’une plus grande justice sociale et d’une prise en compte des impacts environnementaux dans nos modes de production seront d’autres facteurs qui contribueront, à moyen terme, à hausser l’inflation. Ainsi, à travers ce qui se voudra transitoire, il est possible de penser que l’avenir à plus long terme nous apportera un niveau d’inflation plus élevé, sans toutefois s’avérer problématique aux yeux des décideurs politiques ou de la population en général. Étant donné l’endettement massif auquel les gouvernements se sont adonnés, une inflation plus soutenue sera dans leur intérêt, car elle fait croître le PIB plus rapidement et réduit ainsi le ratio dette/PIB. La clé sera de s’assurer qu’elle demeure sous contrôle.

Pour y arriver, les banques centrales devront éventuellement resserrer les conditions monétaires. Le retour de l’inflation peut s’avérer l’occasion tant attendue de pouvoir normaliser les taux d’intérêt. Il ne devrait donc pas, d’emblée, être perçu négativement. Suite à la grande crise financière, les nombreuses années de politiques accommodantes ont créé des excès, que l’on pense entre autres au faible rendement courant des obligations ou au prix de l’immobilier. Il faut aussi se rappeler que c’est précisément par manque d’inflation que les autorités monétaires maintiennent leur biais accommodant.

Si les forces structurelles nous mènent effectivement vers un environnement où l’inflation et les taux d’intérêt plus élevés aident à corriger certains déséquilibres, les investisseurs devront quand même s’assurer de ne pas se retrouver du mauvais côté de ces réajustements.

Comment gérer le risque d’inflation au sein de son portefeuille?

Au-delà de tenter de prévoir l’inflation elle-même, une stratégie efficace afin de se prémunir face aux effets néfastes de celle-ci repose sur la sélection judicieuse de titres qui sont en mesure de mieux y résister. Par exemple, plusieurs entreprises bien gérées ont une capacité accrue à transférer les hausses de coûts à leurs clients. C’est ce que l’on appelle le pouvoir de fixation des prix. Il s’agit en fait de la capacité d’une entreprise à augmenter ses prix au-dessus de l’inflation sans affecter les ventes ou perdre des clients existants. Cette capacité à dicter les prix n’est évidemment pas absolue et le degré avec lequel les entreprises peuvent l’exercer varie. Ce que l’on remarque toutefois est qu’il se retrouve au sein des entreprises dont la demande envers leurs produits ou services croît continuellement, ont peu ou pas de substituts et où les barrières à l’entrée sont élevées.

Un gestionnaire d’expérience est en mesure d’identifier ces dernières et de construire un portefeuille qui préservera la valeur de l’actif. Un bon exemple est l’entreprise Mastercard qui évolue au sein d’une industrie où les barrières à l’entrée sont élevées et qui tire profit de prix plus élevés étant donné que ses frais sont basés sur un pourcentage des transactions effectuées. À l’inverse, les entreprises opérant dans des secteurs où les prix sont légiférés ne sont pas en mesure d’ajuster les frais qu’ils chargent au même rythme que leurs dépenses et se retrouvent perdantes dans un environnement inflationniste. Ces exemples illustrent l’importance de pouvoir compter sur des gestionnaires de renommée mondiale afin d’adapter son portefeuille à l’évolution des conditions de marché et des risques auxquels il est soumis.

Comment y voir plus clair?

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